Métro4

15.05.2016 – 31.05.2016

Le texte de Jean-Marie Piemme prend pour point de départ, un attentat dans un métro à Bruxelles, c’est une fiction écrite en juillet 2007.

En proposant Métro 4 aux élèves des Teintureries Ecole de théâtre, j’avais entre autre ambition de les impliquer dans un projet où il leur serait nécessaire de prendre parole au travers des mots d’un autre, de « boxer avec le monde » comme l’écrit l’auteur, d’être le témoin impliqué de nos temps adversaires, celle ou celui qui questionne, éveille, émeut, sans oublier toutefois que le temps du réel et le temps du théâtre n’ont pas le même cadran, que le second pour témoigner du premier implique le retrait, le recul, la profondeur de champ, la recherche du meilleur axe, l’invention poétique, et que le théâtre ne peut se satisfaire de l’immédiateté, du pris sur le vif, du sur le champ, et qu’il n’a rien à voir avec le reportage journalistique.

J’ai pris le métro, aujourd’hui - nous sommes le 22 avril 2016, un mois après les attentats qui ont mutilé la capitale de la Belgique, et révélé les dysfonctionnements de notre feuilleté sociétal, institutionnel et politique. « Il circule de 6 heures à 22 heures, et toutes les stations sont ouvertes à l'exception de Maelbeek » ainsi que l’énonce la voix synthétique sur les quais et dans les rames.

Quand je rejoindrai Lausanne, je redirai aux acteurs que les temps du réel et du théâtre n’ont pas le même cadran.

Philippe SIREUIL

Fermer