Versuchsanordnung

05.11.2015 – 20.11.2015
02.02.2016 – 19.02.2016

«  Parler amoureusement, c’est dépenser sans terme, sans crise; c’est pratiquer un rapport sans orgasme. Il existe peut-être une forme littéraire de ce coïtus reservatus; c’est le marivaudage » – Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux.

Que se passe-t-il dans les âmes qui s’expriment par des discours galants, dans un pur badinage amoureux?
Que se cache-t-il derrière ces gestes et ces paroles qui se referment au-dessus d’un abîme incommensurable, en un équilibre heureux mais provisoire?
Ce paradis de jeunesse « bichonné », n’est-il rien qu’un Éden pourri où les disputes non rimées canonnent? Et disent « Protégez-moi de ce que je veux »?
Money creates taste? Car l’argent semble aussi jouer un rôle important…
Une chose est sûre : si on ne déclame pas les mots de Marivaux, si on les chuchote, les énonce, les compacte, on crée alors cette langue indémodable que Marivaux a toujours revendiqué pour son écriture.

Avec les étudiant.e.s des Teintureries, le projet est de créer un protocole expérimental autour du microcosme néanmoins foisonnant que nous évoque l’œuvre complète de Marivaux, cet auteur si proche et si lointain à la fois.

Quel.le.s auteur.trice.s contemporain.e.s se cachent sous les mots et entre les lignes de cette oeuvre délicate mais sans merci? J’aime, tu aimes, alors mentons…
Quel divertissement musical serait le meilleur antidote contre le poids qu’impose l’existence « marivaudienne »?
Comment trouver la mélancolie et l’enchantement crépusculaire du contemporain Watteau, qui enflamme la lumière, déchire les costumes et estompe les maquillages de ces tricheurs et tricheuses vertigineux?
Cette fête de l’instant finira-t-elle par se dégorger dans une radiographie des tableaux du peintre?
Et comment ces marionnettes, ces machines squelettiques se retrouvent pour un bœuf, quittant ainsi la froideur tombale que souffle leur manière de confesser l’amour?

Knocking on a heavens door ?

                                                                                                                                                                                                                                                                                               Gian Manuel Rau

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