Vaterland

28.05.2015 – 27.06.2015

Mon frère est né en avril 1945 d’un père allemand, soldat déserteur de la Wehrmacht et d’une mère française. Je suis né deux ans plus tard, le père allemand s’évanouit peu après.

35 ans plus tard, avec mon ami Bernard Bloch, lui aussi fils d’allemand, mais juif fuyant le nazisme en 1934, nous décidons d’aller voir le pays de nos pères, notre Vaterland. Cinq voyages en un an. La quête de mon père devient l’enjeu principal. A la fin de ces voyages dans l’Allemagne de 82, je retrouverai mon père, patron d’un bistrot dans la banlieue de Manheim.

De cette quête du père, je fais dans un premier temps un récit où j’imagine une double course poursuite  : la recherche du père par un jeune guitariste dans l’Allemagne de 82 et l’errance de ce père, Wilhem Klutz, dans l’Allemagne dévastée d’après-guerre. Une somme de documents sont nécessaires à l’élaboration de ce récit  : la revue Document, le poète dramaturge Wolfgang Borchert, le film de Rosselini Allemagne année zéro, etc.

Après 4 mois de travail de plateau et d’adaptation théâtrale, nous présentons une version scénique de Vaterland (Prix de la Critique  : meilleure création française 1984). Pour les élèves des Teintureries, j’ai fabriqué, à partir du récit, une nouvelle version plus impressionniste qu’expressionniste telle qu’elle pouvait apparaître à l’époque.

J’aime particulièrement raconter des histoires où le récit côtoie les scènes, où la théâtralité s’invente au présent. C’est ce pari ambitieux que nous allons tenter.

                                                                                                                                                                                                              Jean-Paul Wenzel

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